Les vacances ont déjà sonné à la porte pour toutes les écoles du Burundi. Parmi les activités prisées par les jeunes vacanciers dans les villes et centres électrifiés : la télévision ! Mais au-delà de l’amusement, que nous cachent ces écrans surtout pour les plus jeunes ? C’est autour de ce thème que l’association Alliance for a Better Generation a construit sa séance de sensibilisations aux parents contre les dangers de la télévision pour les enfants. C’était ce 23 juillet 2021, dans les enceintes de son siège social à Bujumbura.

C’est désormais une évidence, avec le nouveau monde où la technologie agit en maître, les écrans nous ont inondé partout. Entre téléphones, ordinateurs ou encore télévisions, nous sommes « bien » servis, au risque parfois de ne plus s’en passer, une forme d’addiction qui actuellement commence même dès le plus jeune âge.

Pour Gervais Nitrampeba, Représentant Légal de l’association ABG, cette séance de sensibilisation est une alerte aux dangers des écrans sur les enfants. Devant des centaines de parents présent, Il a donné ce témoignage frappant : « ll y a peu, je rends visite à une famille. Un petit enfant d’à peine un an pleure, son père sort un téléphone de sa poche, le montre puis le donne à l’enfant. Ce dernier se tait tant qu’il a son visage collé à l’écran de l’appareil » ! C’est dire combien ces nouveaux outils sont en train de façonner nos modes de vie, parfois aux périls de nos enfants. Gervais Ntirampeba a-t-il ajouté.

Écrans et enfants, un « couple discordant » ?

En s’appuyant sur les preuves des chercheurs, il a interpellé les parents de bien protéger leurs enfant. Dans son plan stratégique, l’ABG a mis aussi l’accent sur la protection des enfants d’où la raison d’être de cette séance. Nous sommes aussi convaincus que les écrans et les enfants forment un couple discordant. Cette conclusion est celle de Michel Desmurget, docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm, dans son livre : « La Fabrique du crétin digital, Les dangers des écrans pour nos enfants ». Cette synthèse des études scientifiques internationales sur les effets réels des écrans nous brosse certaines des lourdes conséquences : sur la santé (obésité, développement cardio-vasculaire, espérance de vie réduite…), sur le comportement (agressivité, dépression, conduites à risques…) et sur les capacités intellectuelles (langage, concentration, mémorisation…). Autant d’atteintes qui affectent fortement la réussite scolaire des jeunes. Gervais Ntirampeba a –t-il martelé.

Mais que faire alors ?

Il est vrai que l’ampleur de l’exposition aux écrans n’est pas aussi grande chez nous qu’en Occident. Mais si on n’y prend pas garde on s’achemine vers là avec tous les risques ci-dessus. Tout en rappelant qu’ « on ne peut pas priver les enfants de ces technologies car c’est leur droit et ça leur est bénéfique pour leur épanouissement», Gervais Ntirampeba dit qu’il faut l’implication de tout un chacun dans ce combat.

D’abord les parents, nous dit-il, doivent programmer un contrôle parental des appareils utilisés par leurs enfants tout comme des programmes qu’ils suivent à la télévision. Cela irait dans le sens, non pas de priver totalement les enfants de ces nouveaux outils, mais plutôt de les accompagner, en regardant parfois ensemble la télé par exemple et donc un suivi régulier. Dans ce sens, les parents seront au courant de l’intérêt qu’a l’enfant de regarder tel ou tel autre programme et sans juger, feront des commentaires qui viendront l’orienter sinon le recadrer dans le bon choix des programmes éducatifs, constructifs (à l’idée des parents).

Les parents présents ont vivement remercié l’association ABG pour ces conseils .Ils se sont engagés à les mettre en pratique le plutôt possible et protéger leurs enfants en ces moments de vacances.

E.Allickan Niragira

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